Une hormone minuscule, un bouleversement majeur : il suffit d’une variation infime dans notre équilibre hormonal pour transformer la chevelure la plus dense en terrain clairsemé. La testostérone, hormone clé chez l’homme comme chez la femme, subit dans l’organisme une transformation en dihydrotestostérone (DHT) par l’action de l’enzyme 5-alpha réductase. Ce dérivé, pourtant présent en faible quantité, s’avère être le principal responsable de l’affaiblissement progressif des follicules pileux, entraînant une chute de cheveux parfois irréversible.
D’autres déséquilibres hormonaux, tels qu’un excès de cortisol ou des variations brutales des œstrogènes, peuvent aussi déclencher ou accélérer ce phénomène. L’identification précise de la cause permet d’orienter les traitements et d’envisager des solutions adaptées, allant du simple ajustement hormonal à des interventions plus ciblées.
Pourquoi les hormones jouent un rôle clé dans la chute des cheveux
On l’oublie souvent, mais chaque cheveu sur notre tête raconte une histoire d’équilibre intime. Le cycle pilaire, véritable mécanique de précision, alterne entre la croissance, la pause et la chute. Tout se joue dans l’ombre, sous l’influence directe des hormones qui pilotent en silence la durée de chaque phase.
Lorsque cet équilibre se dérègle, le cycle du cheveu s’emballe ou s’arrête net. La croissance capillaire dépend de signaux transmis aux follicules pileux par la testostérone, les œstrogènes, la progestérone et les hormones thyroïdiennes. Dès que la balance se déséquilibre, les conséquences se lisent dans le miroir : cheveux clairsemés, densité affaiblie, perte accélérée.
Chez la femme, ces bouleversements hormonaux laissent parfois leur empreinte après un accouchement, à la ménopause, ou à cause d’un syndrome des ovaires polykystiques. Du côté des hommes, la dihydrotestostérone (DHT) agit plus tôt, parfois dès la trentaine, précipitant l’apparition de l’alopécie androgénétique. Le stress, via le cortisol, ou les dérèglements thyroïdiens s’invitent aussi dans la partie, tout comme l’effluvium télogène qui frappe en réaction à des chocs physiques ou émotionnels.
Voici les phases du cycle pilaire, ainsi que les principaux éléments perturbateurs à connaître :
- Phase anagène : période de croissance intense du cheveu.
- Phase télogène : temps de repos précédant la chute naturelle.
- Déséquilibres hormonaux : responsables des dérèglements du cycle.
Le cheveu, discret témoin de notre santé intérieure, réagit à chaque variation hormonale. Une modification soudaine du rythme de pousse ou de chute doit inciter à chercher une cause hormonale en profondeur.
Quelles sont les principales hormones responsables de la perte capillaire ?
Il n’existe pas de hasard dans la chute des cheveux. Si la densité diminue, c’est que des facteurs précis, souvent hormonaux, sont à l’œuvre. Chez les hommes comme chez les femmes, la dihydrotestostérone (DHT) domine le sujet. Issue de la transformation de la testostérone, cette hormone agit directement sur le follicule pileux : il se rétrécit peu à peu, rendant le cheveu plus fin avant qu’il ne disparaisse totalement. Ce phénomène, fréquent dès l’âge adulte chez les hommes, touche également beaucoup de femmes, surtout après la ménopause.
Les œstrogènes jouent aussi un rôle sur la densité capillaire. Après une grossesse ou à l’approche de la ménopause, la chute rapide des taux d’œstrogènes expose les cheveux féminins à une perte diffuse, parfois très visible. On retrouve également ce mécanisme chez les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), un trouble hormonal de plus en plus diagnostiqué à l’âge de la fertilité. Ce syndrome favorise la prédominance des androgènes, avec pour conséquence une perte de cheveux bien localisée, souvent sur le dessus du crâne.
Impossible d’ignorer l’impact des hormones thyroïdiennes. Si la thyroïde fonctionne au ralenti (hypothyroïdie), le renouvellement des cheveux ralentit, donnant un aspect terne et clairsemé à la chevelure. À l’inverse, un excès d’hormones (hyperthyroïdie) accélère la phase de chute, fragilisant le cycle pilaire. Le cortisol, messager du stress, bouleverse aussi l’équilibre : en quantité trop élevée, il induit des pertes soudaines et massives, connues sous le nom d’effluvium télogène.
Les hormones en cause dans la chute de cheveux sont donc multiples, et il est utile de les distinguer :
- DHT : moteur principal de l’alopécie androgénétique pour hommes et femmes.
- Œstrogènes : leur diminution provoque des pertes diffuses, surtout chez la femme.
- Hormones thyroïdiennes : chaque décalage impacte le dynamisme de la pousse.
- Cortisol : le stress chronique dérègle le cycle, entraînant une chute notable.
Le tableau hormonal dessine ainsi la carte de la santé capillaire, chaque déséquilibre laissant une trace visible sur le cuir chevelu.
Solutions et traitements : comment agir face à une chute de cheveux d’origine hormonale
Pour freiner la chute hormonale des cheveux, la première étape consiste à déterminer l’origine du problème. Un bilan hormonal complet s’impose : seul un dosage précis permet de comprendre ce qui se passe en coulisses. L’expertise d’un endocrinologue ou d’un dermatologue, formé aux troubles du cheveu, oriente la suite du parcours et permet d’adapter la prise en charge.
Les solutions varient selon la cause identifiée. En cas d’alopécie androgénétique, le traitement associe souvent applications topiques et médicaments pris par voie orale. Le minoxidil, appliqué localement, prolonge la phase de croissance et stimule les follicules. Pour les femmes, les anti-androgènes, prescrits et suivis médicalement, réduisent l’action de la DHT. Chez l’homme, le finastéride freine la transformation de la testostérone, limitant la miniaturisation du cheveu.
Quand la chute s’explique par un dérèglement thyroïdien ou un SOPK, il faut s’attaquer au trouble sous-jacent. Corriger la fonction thyroïdienne ou prendre en charge le SOPK permet au cheveu de retrouver un rythme de croissance stable.
Lorsque la densité ne revient pas malgré les soins, certaines cliniques proposent la greffe capillaire. D’autres options existent, comme la mésothérapie, qui revitalise le cuir chevelu en injectant localement des nutriments, ou encore l’usage d’extraits naturels, à l’image du romarin, dont les effets sont à l’étude en Europe.
Voici quelques recommandations concrètes pour agir efficacement :
- Faites réaliser un bilan hormonal approfondi dès les premiers signes.
- Sélectionnez des soins adaptés, en fonction de l’origine identifiée.
- En cas de doute ou de situation complexe, prenez rendez-vous dans une clinique spécialisée.
Plus la prise en charge débute tôt, meilleures sont les chances de relancer la pousse, notamment pour les pertes liées au stress ou à l’effluvium télogène.
À chaque variation hormonale, le cheveu envoie un message. L’écouter, c’est se donner la chance d’agir avant que le miroir n’impose sa vérité. La science progresse, les solutions s’affinent, et la chevelure, parfois, retrouve un souffle inattendu.